Présentation de la revue


 

La revue en ligne Interférences Ars scribendi a pour vocation de restituer dans sa globalité le phénomène de l’écriture à Rome. Il s’agit à la fois de replacer le corpus scripturaire par rapport à ses enjeux de production en le réinsérant dans ses conditions d’apparition, de reconstituer le statut que se reconnaît et réclame l’auteur vis-à-vis de sa propre production, de définir les mécanismes de relecture / réécriture qui régissent les relations aux œuvres antérieures, de mettre en évidence les théorisations, implicites et explicites, dont ces textes ont fait l’objet.

Rendre compte dans son ensemble et dans une diachronie longue de la polyphonie complexe de la pratique de l’écriture à Rome, c’est rendre compte d’un réseau d’interactions, d’une série d’interférences.

Ces interférences apparaissent dans le dialogue du scriptor avec d’autres praticiens des techniques d’écriture, antérieurs (modèles) ou contemporains (débats littéraires et esthétiques), dans la construction d’une relation avec le récepteur (interactivité orateur-écrivain / auditeur-lecteur dans les conditions de production des discours), ou le cas échéant dans l’insertion du scriptor lui-même dans sa production comme figure littéraire.

De même pour l'objet scripturaire, susceptible de fonctionner au confluent de plusieurs techniques d’écriture qui influent l’une sur l’autre, que ce soient les objets scripturaires anonymes, tels les langages dits techniques que sont par exemple le juridique, le funéraire ou la prière, qui relèvent à la fois d’une rhétorique et d’une poétique pré-littéraires, ou des objets nominatifs, qui aboutissent au littéraire, et qui supposent un savoir acquis et un savoir-faire linguistique qui font référence à des artes constituées.

A cet égard, la question des genres littéraires telle qu’elle nous a été léguée par les Anciens doit être à la fois conservée et replacée dans une problématique plus vaste, celle de l’interaction des artes. Ainsi le poétique a été longtemps intégré (jusqu’à Horace) au rhétorique, tout comme le philosophique n’est pas un genre en soi, mais se retrouve aussi bien dans une écriture poétique (Lucrèce ou Manilius) que prosaïque, voire franchement didactique, et le juridique est langue technique et administrative, non littéraire, mais peut s’intégrer dans l’écriture du littéraire (chez Plaute à titre de parodie, chez Cicéron, chez Horace dans les Satires…). Ces imbrications et ces métamorphoses nécessitent de préciser les interactions entre genres, à commencer par les effets de la rhétorique lorsqu’elle envahit les formes littéraires par ses applications et les modifie de l’intérieur.

Sont également concernées les œuvres littéraires et techniques produites dans le contexte de l'acculturation et du bilinguisme gréco-latin : traductions, adaptations, ouvrages de théorisation fondés sur une réflexion contrastive. Ces textes “sous influence” présentent des formes d'expression spécifiques, et répondent à une dynamique déterminante pour l'évolution de la culture et de la langue d'accueil.

 

La revue Interférences Ars Scribendi n’existe qu’en ligne. Son origine correspond à la formation du Groupe de Recherche 2643 Ars scribendi, diachronie des formes et genres littéraires dans le monde romain, rattaché à l’Ecole normale supérieure Lettres et sciences humaines de Lyon et à l’Université de Paris VII. Elle est conçue et produite à l’ENS Lettres et Sciences Humaines grâce à l’assistance technique d'Anne Roberty, du Service Commun Audio-visuel et Multimédia, de Valérie Mansard et Pierre Mounier, de la Cellule Edition et Diffusion en Ligne. Son fonctionnement est assuré par une version modifiée du logiciel libre Spip.

 

Comité de rédaction : Marc Baratin (professeur à l'Université Charles-de-Gaulle-Lille 3), Bruno Bureau (professeur à l'Université Jean-Moulin-Lyon 3).

Comité de lecture : Marc Baratin (professeur à l'Université Charles-de-Gaulle-Lille 3), Jacqueline Dangel (professeur à l'Université Paris-Sorbonne-Paris IV), M. Ducos (professeur à l'Université Paris-Sorbonne-Paris IV), Anne Videau (maître de conférences à l'Université Paris X Nanterre), Fernand Delarue (professeur à l'Université de Poitiers), C. Lévy (professeur à l'Université Paris-Sorbonne-Paris IV), B. Colot (maître de conférences à l'Université d'Angers), S. Franchet d'Espérey (professeur à l'Université Michel de Montaigne Bordeaux 3), Gérard Salamon (maître de conférences à lÉcole normale supérieure Lettres et Sciences humaines), Bruno Bureau (professeur à l'Université Jean-Moulin-Lyon 3).

 

ISSN: 1777-5485

 

Toute correspondance destinée à la revue doit être adressée à bruno.bureau@ens-lsh.fr